Il existe pourtant des mesures qui ont déjà prouvé leur efficacité dans certains pays.

En Belgique, par exemple, on a constaté une nette diminution de la mortalité par accidents vasculaires cérébraux et par cancer de l’estomac en partie grâce à une diminution par décret royal de la teneur en sel du pain. On est alors passé de 18 à 12 g de sel par kg de pain. En France, 1 kg de pain contient en moyenne 24 g de sel.

En Grande Bretagne, malgré les pressions, le gouvernement a pris des mesures concernant l’information des consommateurs et l’étiquetage des produits. Pour éviter toute confusion, doit figurer sur l’étiquette la teneur en sel et non en sodium (rappel : 1 g de sodium correspond à 2,5 g de sel).

Mais l’exemple le plus spectaculaire nous vient de Finlande. En 1991, une nouvelle législation concernant l’étiquetage des produits alimentaires est mise en place. La concentration en sel doit désormais figurer clairement, ainsi que la mention “À forte teneur en sel” si la proportion de sel dépasse un certain seuil préalablement défini pour chaque type de produit. Inversement les fabricants peuvent apposer la mention “À faible teneur en sel” sur les produits contenant une quantité de sel inférieure à la norme pré-établie. Pour obtenir ce label, les industriels n’hésitent pas à remplacer le chlorure de sodium par le fameux Pansalt, un sel contenant deux fois moins de sodium que le sel classique. Enrichi en potassium et en magnésium il possède les mêmes qualités gustatives que le chlorure de sodium.
Les résultats sont éloquents : la consommation de sel est passée de 14 à 10 g en 30 ans, une baisse sensible des niveaux moyens de pression artérielle a été constatée ainsi qu’une diminution spectaculaire de la mortalité due à des accidents cardio-vasculaires.

En France, l’AFSSA s’est fixé comme objectif de réduire la consommation de sel de 20 % en 5 ans et espère atteindre 8 g par jour d’ici 2007. Elle compte pour cela sur la bonne volonté des professionnels de l’alimentation car aucune loi n’est prévue pour atteindre cet objectif. Une “stratégie de communication” va être mise en place pour informer les consommateurs mais on n’en sait pas plus pour l’instant.
L’enquête INCA 2, dont les premiers résultats sont attendus pour 2005, permettra de juger de l’efficacité de cette politique.

 

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